mardi 6 octobre 2009

Dark side of the Dépanneur

J'vais raconter une seule histoire, vue sous 2 angles différents.
Chacune des deux versions finiront par: «..et je sort du dépanneur».

Angle#1: J'entre dans le dépanneur, j'y tourne en rond pour finalement m'acheter une Grolsh en canette pis des Glosettes aux amandes. Comme a tous les jours, il y a les Salut-Merci-Bonne journée. Et je...

Angle#2: J'entre dans le dépanneur, dans le cadre de mes fonctions, pour poser une série de questions au responsable sur leurs habitudes de recyclage/implication à l'embellissement du quartier.
...
Décidément, il ne parle pas français.
...
Décidément, il ne parle en rien l'anglais non plus.
C'est à la troisième question (toute suite après nom et adresse), qu'il réagit enfin.
La question était: Avez-vous déjà pensé investir de l'argent pour embellir la façade de votre commerce?
La réponse fut: «Money?! pas d'argent,..personne dans quartier!, rent to pay,..pas beaucoup viennent acheter ici,.plus heat et food!! ,everyday im here,no time»...
Et par la vague de son flow franglais-asiatique, le propriétaire pointe du doigt un shit load de permis qu'il doit valider a tous les ans, un avis d'inspecteur concernant les températures de frigo et un autre les menaçant de fermer boutique s'ils ne se conforment pas à une page pleine de trucs nécessitant rénovations coûteuses et investissements.
...
Décidément, peu importe la langue, J'ai un moton dans gorge.
Fuck le sondage. Le moins que je puisse faire, c'est les encourager en achetant une Grolsh en canette pis des Glosettes aux amandes. Comme à tous les jours, il y a les Salut-Merci-Bonne journée. Et je...

C'qui m'a le plus frappé, C'est qu'à la première question à développement, le gars a juste explosé; Comme si c'était la première fois qu'on lui demandait son avis depuis qu'il a quitté son continent natal pour finir dans un dépanneur coin Rouen/Chapleau.
Y'était ptetre fuckin biochimiste dans une autre vie, et sa femme denturolophtalogiste, mais ils n'étaient malheureusement pas convaincus du régime totalitaire de leur pays d'origine.
Et je suis sortit de cte dépanneur là vraiment bouleversé.

Je connais rien en matière d'immigration; Qu'est ce qu'on leur dit avant d'arriver? Qu'est ce qu'on leur offre une fois arrivés? Maintenant arrivés, encore faut-il, leur donné envie de rester.
Je pense pertinemment qu'un pourcentage d'immigrants au Canada s'en tirent assez bien.
Mais de grâce, lors de nos prochaines visites au dépanneur, ayons donc une petite pensée pour ceux qui pédalent continuellement pour s'en sortir.


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