Fais comme l'oiseau

J'prendrais une longue marche vers le sud.
Longtemps, dans cette direction là.


Pis à un moment quelconque, j'trouve une forêt plaisante et isolée.
À l'aide de lichen, de vieux gazon et de vomi de chinchilla, j'me construit un petit nid douillament et sans trop attendre du lendemain.

Peut-être rencontrerais-je une plumeuse femelle avec qui je fonderais une famille. Élever des enfants en leurs donnant du régurgite de vers de terre, et bien faire attention pour qu'ils ne se fassent dévorer par les méchants mammifères exotiques.

Une fois l'hiver décongelé et les oisillons en puberté, je reviens.


À mon retour, j'reste l'air bête devant ces visions post-apocalyptique;
..un carnage et des ruines.
Les gens se sont tous entre-tués, y'ont tout fait péter.
...À cause d'un vaccin??!?
Y'avait ceux qui le voulaient à tous prix, ça commencé dans file d'attente pi ça a fini en génocide.
Y'avait ceux qui le voulaient pas, les conspirationnistes et les raëliens, qui se sont battus à mort pour l'amour de la biologie totale.
Pis les indécis, qui eux, ont croulés sous la pression à essayer de départager le bien du mal.
Y savaient pu quoi faire, y'ont jusse capotés.


Le H1N1???!..J'ai passé l'hiver dans le bois, je sais pas c'est quoi le H1N1!.


Les oiseaux ont compris en crisse,
pis les ptits vieux trop bronzés en motorisé ont compris aussi.
L'hiver, on fout le camp.
Tant qu'a parlé température constamment comme des caves, au moins là, ça s'rait pour dire qui fait beau!!! ou ça s'rait pour parler de sa grand-mère malade qui a été froidement emportée par l'ouragan Ida.....Bon,.. une grand-mère malade dans un ouragan, c'pas joyeux comme sujet, mais c'est spectaculaire et malsainement drôle comme histoire.


«On va crever en attendant l'été (ou l'hiver).» -André F.